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[RP] Quand les masques tombent...

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[RP] Quand les masques tombent... Empty [RP] Quand les masques tombent...

Message  Julia Ponsardin de Nansac Mer 1 Avr - 16:47

Survivante. S'il y avait bien un mot qui pouvait décrire la fière Ponsardin, c'était bien celui-la. En réalité nombreux étaient les termes qui auraient pu la qualifier mais parler de sa survie les résumait sans doute plus ou moins. Romain lui avait sauvé la vie, mais pour combien de temps ? Combien de temps avant qu'on ne l'emmène pour la conduire là où était sa place ? Sa place l'avait-elle jamais trouvée dans ce bas monde ? Son dernier espoir résidait dans celui de la trouver dans cet enfer où elle irait brûler pour l'éternité.

La fière Ponsardin, la cruelle Ponsardin, la Ponsardin sans âme ni conscience semblait s'être envolée au profit d'une Julia faible, triste, perdue qui ne survivait que pour tenir une ultime promesse, celle de pouvoir offrir à Romain cet enfant qu'il désirait tant. Leur enfant.
Elle se relevait difficilement de sa tentative de suicide, la fièvre continuait d'embrouiller ses idées, mais elle devait tenir encore un peu; encore un tout petit peu. Une épreuve de plus avait achevé d'éclater son coeur de glace.

Elle avait compris que jamais sa mère n'avait pu l'aimer malgré toutes ses tentatives d'absolution. Qu'avait à absoudre la trop jeune Julia pour porter sur ses frêles épaules les fardeaux de sa famille ? Tant de choses et finalement aucune. Pourtant le prix était si cher payé. Il la conduirait probablement à l'échafaud mais ce n'était pas ce qui allait briser entièrement l'arrogante Ponsardin. Non ce qui allait détruire ce bloc de glace humain c'était la vérité, elle qui vivait un mensonge durant presque dix années.
Eugénia venait de lui annoncer la mort du petit monstre qu'elle avait mise au monde au début de l'été 1655. Une créature qu'il fallait cacher tant la laideur était épouvantable, une créature directement accouchée du diable en personne qui lui en avait laissée les traces sur son visage défiguré, son corps déformé et dans son esprit dérangé. Voilà ce qu'il en coûtait de séduire un homme de son propre sang. Un petit monstre qu'il fallait cacher à la vue de tous, en particulier à celle de sa trop jeune mère.

Mère. Julia pouvait-elle jamais se donner pareil homonyme alors que jamais elle n'avait pu poser les yeux sur cette petite fille affligée par sa faute ? On lui avait dit qu'elle ne devait jamais la voir, jamais parler d'elle sous peine de réveiller le diable et d'attirer une fois encore le mauvais oeil sur la famille. Alors plus jamais Julia n'avait abordé le sujet. Plus jamais jusqu'à sa lettre d'adieux à sa mère. Et sa fille en était morte. Etait-ce de sa faute ? Probablement. Mais Romain n'en croyait rien lui. Et pour la première fois depuis dix ans, Julia eut ce besoin de se conduire en maman en voulant se recueillir sur la tombe de cette enfant inconnue.

L'hospice où reposait la petite depuis sa naissance se trouvait dans un petit village champenois. Malgré la fièvre et son état lamentable, Julia s'y rendit, encore et toujours soutenue par Romain. Ils furent vite rabroués et chassés. Finalement, Bernadette, cette jeune femme si douce et si patiente, la seule amie que s'était faite Julia pendant ses longs mois de retraite forcée, avait su une fois encore lui apporter un début de réponse. Bernadette était arrivée au couvent peu avant Julia, en décembre 1654, mais contrairement à la jeune Ponsardin, elle avait choisi et suivi sa vocation. Leur faible différence d'âge avait permis à Bernadette de se rapprocher de cette fillette esseulée et apeurée qu'était Julia. Elle était devenue au fil des mois sa confidente et amie. Elle était là quand le bébé vint au monde et elle fut sans doute la seule à tenir la main de Julia et à la consoler quand elle suppliait qu'on lui laisse sa petite fille.

Julia n'avait jamais oublié la voix roque de sa mère donner l'ordre qu'on emmène Clotilde immédiatement. Clotilde, c'est ainsi que l'on nommait les enfants que l'on abandonnait sans identité au couvent du même nom. Mais Bernadette avait promis de faire l'impossible pour que la petite fille puisse garder le prénom que sa mère avait donné ces six derniers mois.

Aujourd'hui Bernadette s'appelait Soeur Rita. Ce nom fit sourire Julia qui se rappelait quand autrefois elle lui demandait tristement pourquoi elle était si gentille avec la cause désespérée qu'elle était? La réponse de la novice était toujours sans appel : "parce-que j'ai toujours eu un faible pour les causes désespérées !" Logique donc d'avoir opté pour ce nom lors de son ordination.
Et Soeur Rita avait tenu parole. Elle avait réussi par je ne sais quel miracle, à obtenir que la petite fille de Julia soit appelée Ella et elle avait veillé sur elle. Du moins jusqu'à ce qu'une nuit on l'enlève pour la conduire dans un orphelinat parisien. Pourquoi ? Julia ne tarderait pas à avoir la réponse dans une lettre d'Eugénia à l'intention de la Mère Supérieure demandant à ce qu'on se débarrasse au plus vite de l'enfant dans le cas où elle ne saurait retenir sa fille de venir la chercher le lendemain comme elle le projetait.

Sa propre mère l'avait trahie. Ella était une petite fille en parfaite santé, et selon les dires de Soeur Rita, elle était très jolie avec sa bouille bien rose et ses grands yeux bleus. Dix ans que Julia culpabilisait, dix ans qu'elle devait vivre avec ce triste secret, dix années de sa vie envolées en fumé, dix années de perdues...
L'orphelinat Notre-Dame à Paris n'était guère enclin à l'aider. Elle savait qu'un couple de boulanger avait adopté Ella avant ses un an mais à la mort de la mère deux ans plus tard, le père n'avait eu la force de la garder avec lui et elle était retournée à Notre-Dame. Mais bien entendu sept ans plus tard elle n'y était plus.

Ce n'est qu'après une violente dispute entre Romain, Julia et Eugénia, que la matriarche dévoila une autre vérité. Charles, le cousin et père d'Ella, avait aux premières années d'un mariage sans enfant, demandé à adopter la petite fille avant d'y renoncer sous la nouvelle d'une grossesse espérée de son épouse. Il aura finalement trois enfants avec elle et Ella fut reléguée une fois de plus au second plan. Eugénia n'avait jamais voulu entendre parler de cette enfant, mais Blanche, la mère de Charles avait pris ses renseignements quand elle crut qu'elle deviendrait officiellement sa petite fille et avait tenu au courant sa belle-soeur. Aussi avant que Julia ne la mette à la porte afin d'éviter de l'étrangler, madame Ponsardin-Waldorf lâcha un nom. Enfin deux. Ella avait été adoptée par des fermiers de la région du nom de Bernier ou Boissier.

Et c'est ainsi que commença le tour des fermes de la région parisienne.
Julia Ponsardin de Nansac
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Message  Romain de Nansac Lun 1 Juin - 20:53

Que d'histoires...Romain avait finalement appris à connaitre les Ponsardin à ses dépends et quand la mère de Julia vint leur raconter ses histoires, il n'en crut rien. Il fit part de ses soupçons à Julia et ainsi commencèrent des recherches afin de retrouver l'enfant qu'elle avait "perdue" dix ans plus tôt.

Ce fut long et laborieux mais ils finirent par obtenir un nom et c'est ainsi qu'ils allèrent au sud de la ville chercher la ferme des Bernier après une première recherche infructueuse dans une localité voisine. Une fois sur place il furent "accueillis" par une grosse mégère bien peu aimable qui les envoya paître après leur avoir présenté une de ses filles connue chez eux sous le nom de "nounouille"...Cela en disait long sur le niveau de respect et d'intelligence de ces gens.

Il s'avérait que celle qu'ils recherchaient se trouvait dans les champs avec ses frères, ils s'y rendirent donc et rencontrèrent pour la première fois Ella. C'était une ravissante petite fille bien que sale et mal habillée. Ils échangèrent quelques paroles avec elle, rapidement, mais suffisamment pour se rendre compte que c'était une enfant des plus normales.

Ils repartirent chez eux en se demandant comment faire pour récupérer la gamine. Ils avaient eu un aperçu mais si les enfants travaillaient dur, étaient pauvres et sales, il n'y avait pas de signes flagrants de maltraitance même si l'irrespect semblait le quotidien de cette famille. Romain, qui avait encore des contacts avec la Reine, lui raconta la situation et celle-ci se mit en tête, avec pour complice le prêtre Kaeran O'Leary, d'enquêter sur cette famille.

Sous couvert de s'être perdu et de demander l'hospitalité, le prêtre resta une nuit chez eux et eut le temps de se faire une idée très précise de ce qu'il se déroulait dans cette maisonnée. Ils finirent par apprendre avec horreur que les enfants étaient battus et que des sévices sexuels leur étaient infligés.

Face à ces révélations, une rencontre entre Julia et la Reine eut lieu pour que tout soit mis à plat. Maintenant, le plus dur restait à faire : Récupérer Ella.
Romain de Nansac
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