Rien qu'une ombre...
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Rien qu'une ombre...
Comme presque chaque jour à l'heure des vêpres, une frêle silhouette toute de noir vêtue poussa la lourde porte de bois et se glissa dans la pénombre. La jeune femme trempa le bout de ses doigts toujours gantés dans le bénitier, et les yeux dans la direction de l'autel, esquissant une légère génuflexion, se signa avant de remonter sans bruit l'allée qui longeait le mur gauche de la nef. Ombre parmi les ombres, elle se faufilait entre les hautes colonnes jusqu'à une petite chapelle privée sise à l'extrémité du transept.
Rituel immuable depuis plusieurs mois maintenant, elle allumait un cierge à l'un de ceux qui brûlaient déjà devant le petit autel de marbre blanc et, dans le léger bruissement de ses jupons de faille, s'agenouillait sur le prie-dieu de velours incarnat. La dentelle noire de sa robe étalée en corolle autour d'elle, un livre d'heures ouvert dans les mains, elle se recueillait, tentant de trouver la paix dans le chant des moines qui psalmodiaient l'office.
Mais ses yeux souvent se portaient sur le retable éclairé par les flammes dansantes des bougies, sur la jeune femme aux longs cheveux blonds qui semblait lui sourire. Et souventes fois, pudiquement dissimulés par sa voilette, ils laissaient déborder quelques larmes qui silencieusement roulaient le long de ses joues pour venir parfois mourir en perles sur les pages richement enluminées.
Elle ne voyait pas la Sainte.... elle voyait celle qui avait posé pour le tableau. Celle que la camarde avait emporté trop tôt, dans l'éclat éphémère de la jeunesse. La maladie avait eu raison d'elle, malgré son incomparable courage. La faucheuse sans pitié avait gagné.
Une fois encore, les dernières notes de musique se turent, les fidèles s'en retournèrent chez eux, et dans la pénombre, les yeux fixés sur les traits immortalisés de sa soeur si tôt disparue, Roxanne laissa échapper un soupir et murmura
Tu me manques... si tu savais comme tu me manques.
Rituel immuable depuis plusieurs mois maintenant, elle allumait un cierge à l'un de ceux qui brûlaient déjà devant le petit autel de marbre blanc et, dans le léger bruissement de ses jupons de faille, s'agenouillait sur le prie-dieu de velours incarnat. La dentelle noire de sa robe étalée en corolle autour d'elle, un livre d'heures ouvert dans les mains, elle se recueillait, tentant de trouver la paix dans le chant des moines qui psalmodiaient l'office.
Mais ses yeux souvent se portaient sur le retable éclairé par les flammes dansantes des bougies, sur la jeune femme aux longs cheveux blonds qui semblait lui sourire. Et souventes fois, pudiquement dissimulés par sa voilette, ils laissaient déborder quelques larmes qui silencieusement roulaient le long de ses joues pour venir parfois mourir en perles sur les pages richement enluminées.
Elle ne voyait pas la Sainte.... elle voyait celle qui avait posé pour le tableau. Celle que la camarde avait emporté trop tôt, dans l'éclat éphémère de la jeunesse. La maladie avait eu raison d'elle, malgré son incomparable courage. La faucheuse sans pitié avait gagné.
Une fois encore, les dernières notes de musique se turent, les fidèles s'en retournèrent chez eux, et dans la pénombre, les yeux fixés sur les traits immortalisés de sa soeur si tôt disparue, Roxanne laissa échapper un soupir et murmura
Tu me manques... si tu savais comme tu me manques.
Roxane de Girvan- Messages : 24
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